LES CHEMINS DU SILENCE

Publié le par SOLANNA

 
Vous ne me contredirez pas si je vous dis que le bruit a envahi nos vies comme un raz de marrée  : Flash d’info à la radio dès le saut du lit, sonneries de portables, vrombissement des moteurs dans la circulation, klaxons dans les embouteillages, musique de « coupé décalé » à tous les coins de rue…Nous vivons dans le bruit !
 
 Or le silence est une nécessité aussi vitale pour l’homme que l’air qu’il respire. Silence, qui à différents niveaux physiologique, psychique et spirituel, conditionne l’équilibre de notre existence et de notre croissance. Pour l’homme, l’absence de toute intériorité a de graves conséquences personnelles et sociales multiples que nous connaissons : stress, fragilité et instabilité de l’individu, agressivité à fleur de peau, dépression, insomnies qui rejaillissent sur la vie du couple, des familles et de la société.
 
Il nous faut impérativement redécouvrir et intégrer les vertus du silence. Mais qu’est donc le silence ? comment et pourquoi habiter utilement le silence ?
 
Le silence n’est pas qu’une simple absence de bruit comme le définit Le petit Larousse. Le silence psychologique doit l’accompagner pour ouvrir sur les autres niveaux de silence, celui de la conscience, et celui de l’âme ou du « cœur » qui écoute l’Esprit de Dieu.
 
1-     Le premier niveau de silence est à la portée de tous. Il consiste simplement en un vrai temps de repos pour le corps et l’esprit. Se purifier les oreilles comme on désintoxique un drogué. Retrouver la saveur de plaisirs simples, comme flâner dans la campagne, préférer les petits endroits tranquilles aux lumières des boites de nuit, admirer la nature, écouter la complainte du vent, goûter le charme et l’humble pénombre d’une chapelle, se taire, se libérer de la tyrannie de la télé pour tisser à nouveau les liens familiaux si souvent distendus par les exigences et les horaires du travail. Le silence est un pédagogue qui nous apprend à écouter tout simplement…
 
2-      Une autre dimension du silence nous est donnée par la sagesse populaire qui reconnaît que «  si la parole est d’argent…le silence est d’or ! » Et chacun de nous, dans sa culture peut trouver des maximes à propos des bienfaits du silence. Le silence de discrétion qui ne clame pas sur les toits les faiblesses d’autrui et s’abstient d’entacher sa réputation. Le silence de la patience qui sait justement qu’il y a un temps pour parler et un temps pour se taire. Le Silence de la prudence qui pèse ses mots et ne juge pas trop hâtivement les autres. Le silence de la compassion qui témoigne, plus par les actes que par les mots devant la souffrance d’autrui. Le silence de l’humilité qui reconnaît ses limites pour s’ouvrir à une autre lumière. Ne regrettons nous pas souvent de nous être laissé emporter par nos réactions impulsives sans avoir pris le temps de peser nos mots ? Parfois le silence sera plus éloquent que trop de paroles, car la force de l’homme de silence est de ne pas se laisser emporter par une colère incontrôlée et de discerner l’opportunité de la réponse à une agression.
 
Résume ton discours ; dis beaucoup en peu de mots ; soit un homme qui sait , mais qui sait aussi se taire » C’est le livre de la Sagesse dans la Bible qui nous l’enseigne ( Si 32, 8-9).
 
Cependant, si nous devons avoir beaucoup d’estime pour le silence, il faut aussi se méfier de ses caricatures. Car tout silence n’est pas automatiquement vertueux. Quelques caricatures du silence, ce sont le silence de l’indifférence, le silence du mépris des autres, le silence de l’orgueil qui se refuse à d’admirer ce que les autres font ou disent de bien, le silence de la rancune qui rumine ses blessures et se refuse à pardonner, le silence de la complicité ou de la trahison qui se dérobe au témoignage attendu.
 
A l’image des hommes, il y a donc des bons et des mauvais silences. Dans le silence, nous pouvons nous purifier, nous unifier mais aussi nous détruire. Comment discerner alors entre le mauvais silence et le silence du sage ? Le premier discernement de la qualité de notre silence est celui de la qualité de notre amour, de nos relations à Dieu, aux autres.
 
Comme nous pouvons le constater la pratique du silence vertueux est étroitement lié à la maîtrise de notre langue, ce membre si minuscule, mais capable de grandes choses ! Nos bonnes ou mauvaises paroles ont toujours le parfum ou l’odeur nauséabonde de la source intérieure d’où elles jaillissent : notre cœur !
 
3-     Ceci me permet d’introduire une troisième dimension du silence : celui de la conscience et du cœur. C’est au niveau du dialogue intérieur avec lui-même que l’homme tente de lire et de son comprendre son histoire, son passé, son présent et ses projets, qu’il tente d’analyser et ses succès et ses échecs, ses rêves et ses déceptions, ses joies et ses tristesses, de prendre ses décisions, bref d’unifier sa vie.
 
L’homme qui a déserté cette zone de silence perd toute vie de conscience et devient un être superficiel, jouet des slogans, des modes ou des opinions véhiculées par les médias ou autre outil moderne de communication. Pas de véritable personnalité sans ce débat intérieur dans le silence de la conscience.
 
Mais le drame de l’homme moderne est qu’ayant déserté son cœur, il ne sait même plus qu’il possède « une vie intérieure ». Dès lors, il a peur du silence qu’il confond avec le vide! 
 
Pourtant, savoir habiter le silence est le secret du bonheur. Car c’est dans son cœur que l’homme apprend à communiquer avec Dieu, qu’il apprend à s’aimer, à s’émerveiller d’être vivant tout simplement. Comment aimer les autres si l’on ne s’aime pas soi même en se découvrant aimé de tout l’Amour du Créateur ?
 
Heureux l’homme qui sait trouver le chemin de ce jardin intérieur !
 
Chers amis, que faire d’autre que de vous inviter à aimer le silence?
 
Parce que j’estime avec Michel Hubaut qui a écrit ce merveilleux ouvrage «  les chemins du silence » que « le silence est un des droits fondamentaux de l’homme que nous devons défendre, au même titre que la paix. Il nous faut donc lutter contre tout ce qui empêche l’homme d’intégrer cette composante essentielle de lui-même. Porter ce souci auprès des responsables de l’ « urbanisation, de l’aménagement du territoire, du travail et des transports. Aménager des lieux de silence pacifiant » dans la vie publique. Ouvrir nos lieux de culte qui ne sont pas d’abord des musées mais des espaces de silence et d’adoration. Et nous, développons chez nos enfants leurs capacités naturelles à l’intériorité. »
 
Souvenons-nous : «  Le Silence est d’or ! »

Mon Discours TOASTMASTERS de niveau c 4

SOLANNA
 
 

Publié dans SPIRITUALITE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
R
tu es da la couture?<br /> Je sui ivoirien,j souhait partager des ideologie avec troi? ,sa passe!!
Répondre